SCULPTURE

Hermès.2 2021-2023

C'est une série de têtes d’Hermès et d’Aphrodites, en céramique, tirées d’un original sculpté par Praxitèle (IV siècle avant J.C.). Je donne une expression contemporaine à ce canon issu du classicisme grec. À partir d’images recueillies sur le net qui sont pour la plupart des pop stars de nos canaux médiatiques, je transforme les lignes de la beauté hellénistique en visage expressifs et grimaçants qui ne sont pas sans rappeler les “Têtes” du sculpteur allemand du 18ème siècle Franz Messerschmidt.

This is a series of ceramic Hermes and Aphrodite heads, taken from an original sculpted by Praxiteles (4th century BC). I give contemporary expression to this canon of Greek classicism. Using images gathered from the internet, most of which are the pop stars of our media channels, I transform the lines of Hellenistic beauty into expressive, grimacing faces reminiscent of the 'Heads' by the 18th-century German sculptor Franz Messerschmidt.

OPERA 2023-2024

Au départ Personna est une série en céramique créée en 2017 de femmes et d'hommes qui portent des masques. Traditionnellement, ces accessoires ont la tâche essentielle de nous connecter à une autre réalité.

En 2021, j’ai repris la dernière figure de la série, que j’ai appelé Le Philosophe, pour lui donner une taille quasi humaine. Depuis, j’installe ce personnage en céramique au sein de scénographie muséale.

L’installation OPERA en 2023, à L’Usine de Le Poët Laval, comprenait six philosophes posés sur un plateau de huit mètres de longueur, entourés de nymphéas, d’une grenouille et d’insectes en chrome-cobalt.

Dans cette installation de grande taille, j’offrais au visiteur une exploration des limites entre le sacré et le profane. On y retrouvait des références plastiques attachées à divers mythes civilisationnels qui construisent nos modes d’existences.

Initially Personna is a ceramic series created in 2017 of women and men wearing masks. Traditionally, these accessories have the essential task of connecting us to another.

In 2021, I took up the last figure in the series, which I called The Philosopher, to give it an almost human size. Since then, I've been installing this ceramic figure in museum settings.

The OPERA installation in 2023, at L'Usine in Le Poët Laval, included six philosophers placed on an eight-metre-long platform, surrounded by water lilies, a frog and insects in chrome-cobalt.

In this large-scale installation, I offered visitors an exploration of the boundaries between the sacred and the profane. There were plastic references to the various civilisational myths that shape our way of life.

Opera ii - 2024

OPERA II est la recomposition de l’installation OPERA dans la galerie Nunc à Grenoble. Dans ce projet un parcours est installé dans le quartier Championnet avec plusieurs évènements en compagnie des artistes : Bertille Puissat, Julie Armenio, Sergio Zamparo et Marcel Morize.

PERSONNA 2017

La série Personna ci-dessous débute en 2017 à l’occasion d’une exposition à la galerie Hébert en compagnie du sculpteur Patrice Belin.

The Personna series below began in 2017 with an exhibition at Galerie Hébert with sculptor Patrice Belin.

Sculptures 1997-2024

KAMI 2015-2016

Tout est parti d'une discussion autour des 21g, le poids de l'âme selon certains.

De quelle manière la psyché habite le corps? Est-ce qu'elle l'enveloppe comme une peau infra-mince? Est-ce qu'elle est suspendue à l'intérieur d'une glande, à l'arrière du cerveau, comme le prétendait le génial Descartes?

Des gravures japonaises me sont alors revenus en mémoire, elles illustraient - avec les archétypes extrêmes orientaux - toute la complexité de la relation de l'homme à la transcendance et à l'invisible. Les figures dansantes de ces gravures doivent effectivement peser 21g!

Il y avait aussi la période des attentats de 2015 en France et nous avons tous eu le besoin de raconter l’indicible ...

It all started with a discussion about 21g, the weight of the soul according to some.

How does the psyche inhabit the body? Does it envelop the body like an infra-thin skin? Is it suspended inside a gland, at the back of the brain, as the brilliant Descartes claimed?

Japanese engravings then came to mind, illustrating - along with extreme Oriental archetypes - the full complexity of man's relationship with the transcendent and the invisible. The dancing figures in these engravings must weigh 21g!

There was also the period of the 2015 attacks in France and we all felt the need to recount the unspeakable ...

L’HOMME AUGMENTÉ - 2020

Il s'agit d'une métaphore du temps. L'homme ici est le présent, une posture avec un ancrage fort au sol, un dessin de ses membres qui forme un X, on est pas très loin du sablier - le tout semble solide sans pour exprimer autant la force, un front droit et un regard adressé au lointain invisible, indéchiffrable. L'enfant symbolise le futur, sa peau est encore lumière, irrégulier dans ses formes avec un visage angélique, il regarde au plus prés, il semble percevoir autrement les distances, il tend sa main. Ce geste fait penser à l'Adam du MICHELANGE de la chapelle Sixtine. L'enfant regarde devant, presque à travers sa main, l'ombre de ses doigts peut-être, il est clair qu'il recherche le vivant. Son corps est fin, ses membres sont longs et déliés, il fait penser à un personnage du PARMESAN.

It's a metaphor for time. The man here is the present, his posture firmly anchored to the ground, his limbs forming an X, not far from an hourglass - the whole thing seems solid without expressing strength, a straight forehead and a gaze directed towards the invisible, indecipherable distance. The child symbolises the future, his skin is still light, irregular in shape with an angelic face, he looks very close, he seems to perceive distances differently, he holds out his hand. This gesture is reminiscent of the Adam in the MICHELANGE in the Sistine Chapel. The child is looking ahead, almost through his hand, the shadow of his fingers perhaps, it is clear that he is looking for the living. His body is slender, his limbs long and loose, reminiscent of a figure from PARMESAN.

Alain Quercia, 2020

DSC_0764.jpg

«

Alain Quercia se développe ici un motif d'une simplicité troublante, celui de l'homme debout portant sur ses épaules un enfant accroupi. Monumentale, traitée de manière naturaliste, la sculpture atteint les deux mètres cinquante de haut. L'homme, svelte mais puissant, imberbe et tête chauve, dégage une expression de concentration assurée. Au bout de ses bras levés comme deux tiges de chaise, ses mains offrent un point d'appui à celles du jeune garçon nu qui les effleure à peine, dans l'élan qui le pousse de la terre vers le ciel.

Ce groupe rejoint certains thèmes récurrents dans les sculptures de Quercia: les rapports du corps à l'espace, l'agencement du vivant, la peau comme interface dans le théâtre du monde. Dès le temps des premiers croquis,

des ébauches en volume, de la précision progressive des axes et des mouvements, on perçoit chez lui une attention sensible à l'enveloppe, à l'écorce, à l'épiderme, autant qu'aux questions de rythme et de pondération.

À la fin, fécondé par des années de réflexion et de patience, son métier lui permet de suggérer la profonde fragilité de l'être au moyen d'une texture de surface qui accroche la lumière en produisant de légères vibrations que l'on voit frissonner dans le bronze.

En Occident, la tradition iconographique connaît quelques motifs similaires dont le plus fréquent se rattache aux représentations de Saint Christophe portant l'enfant Jésus sur ses épaules pour lui faire traverser un fleuve.

Mais les artistes qui se

sont attachés à ce thème savaient que le mouvement y est tout autre: comme le rapportent quelques textes apocryphes, à mesure que l'eau s'élevait, l'enfant pesait davantage, si bien que Christophe avait fini par prendre peur. Dans L'Homme augmenté, la poussée partie des pieds de l'homme adulte pour atteindre l'arc brillant du crâne de l'enfant s'inspire d'une figure allégorique du Conte d'Hiver de Shakespeare, celle du Temps, maître des événements, monologuant à propos des liens qui unissent la naissance et la mort.

»

- Martial Guédron, Professeur d'Histoire de l'Art à l'Université de Strasbourg et Directeur de collection (Cultures visuelles aux PUS) Janvier 2020

APORIA - Sculpture et spectacle-performance

La série Aporia est issue d'un soliloque saisi dans le Combat de nègre et de chiens de Bernard-Marie Koltès. Un texte où il est question de l'autre et de notre responsabilité envers lui et je crois n'avoir jamais rien lu d'aussi clair et explicite sur ce sujet!

Pourquoi ces monstres chimériques? Parce que je crois qu’ils sont présents en chacun de nous. Ils sont un reliquat de dualismes ancrés dans nos cultures, dans nos croyances.

Selon moi, ils nous détournent, malgré nous, de l'Autre.

The Aporia series comes from a soliloquy captured in Combat de nègre et de chiens by Bernard-Marie Koltès. It's a text about other people and our responsibility towards them, and I don't think I've ever read anything so clear and explicit on the subject!

Why these chimerical monsters? Because I believe they are present in all of us. They are a remnant of dualisms rooted in our cultures and beliefs.

In my opinion, they turn us away from the Other, in spite of ourselves.

2017 / Chimères A et B - Bronzes - 2014 - 11x13x10 cm

2015/ Aporia - béton haute performance Vicat- 150 x150 x150 cm